Les premières déesses de l’histoire

Par premières déesses de l’histoire, nous voulons parler ici des premières représentation artistiques de l’humanité et des premières statuettes, découvertes par les archéologues, représentant des femmes. En raison de leur association à la déesse Vénus, on les appelle aussi les vénus paléolithiques. Toutefois, cette appellation n’a pas été adoptée par les archéologues actuels qui ont opté pour des termes plus factuels comme statuette, représentation féminine ou encore figurine.

La découverte des vénus paléolithiques 

Venus de L’Espugue

Les vénus paléolithiques sont des représentations féminines qui se sont beaucoup plus développées pendant la période du paléolithique supérieur, soit entre 45 000 & 12 000 ans avant notre ère. Elles étaient pour la plupart, fabriquées à base de pierre tendre, d’ivoire ou de terre cuite. Cette appellation désigne aussi par extension, les gravures pariétales ou réalisées sur mobilier. Les vénus paléolithiques sont généralement de petite taille, puisqu’elles mesurent entre 4 et 25 cm environ.

Ces statuettes ont été découvertes à partir des premières grandes périodes de fouilles archéologiques aux XIXe siècle et jusqu’au XXe. La première vénus paléolithique découverte fut la vénus impudique. Elle fut mise au jour en 1864 par le marquis de Vibraye. Par la suite, plusieurs autres statuettes ont été découvertes et mises au jour. Ce fut le cas du buste minuscule de femme, par Édouard Piette, de la femme au renne, par l’abbé Landesqueou encore de la Dame de Brassempouy, par Édouard Piette, etc.

Description des vénus paléolithiques

Les vénus paléolithiques représentent certes les femmes, mais dans des formes assez atypiques et très marquées. En effet, on les considère comme des représentations conformes à différentes conventions figuratives ou une schématisation spécifique de la femme. Vous verrez par exemple que pour ces statuettes, certaines parties sont représentées dans des dimensions exagérées. C’est le cas des hanches, de la vulve, de l’abdomen, des fesses et des seins. Au contraire, des parties comme la tête, les bras et les jambes, c’est-à-dire les extrémités, sont généralement de simples esquisses, ébauches ou carrément absentes. On parle alors de représentation en losange.

Interprétation des vénus paléolithiques

Les interprétations des vénus paléolithiques varient énormément d’un théoricien à un autre. Toutefois, par rapport à la forme losange de la plupart de ces statuettes, il semblerait que cela soit dû à la méthode de travail des sculpteurs. Selon toute vraisemblance, les femmes se sculptaient elles-mêmes, pendant leur grossesse, en se basant sur la perception qu’elles avaient de leur corps en baissant la tête. Cela pourrait expliquer les dimensions exagérées des seins et de l’abdomen. Il faut se souvenir que l’on est ici, à l’aube de l’humanité et cette représentation grégaire de la maternité pourrait aussi évoquer un culte à une sorte de déesse mère. C’est, en tout cas, ainsi que la romancière américaine Jean M Auel se l’est représentée dans sa saga Best seller Les Enfants de la terre (considérée avec sa jeune héroïne Ayla comme la première saga préhistorique écrite sous un angle féministe).

En l’absence de traces écrites, les premières sculptures de femmes, connues dans l’histoire humaine, gardent encore tout leur mystère. Il en reste quelques pièces réparties dans différents pays et conservées dans les musées. Pour le reste, on ne semble pas trouver autant d’effigies masculines même si les représentations phalliques sont présente dans l’art du paléolithique.